ENSEMBLE
- AUGUSTIN PLATA ASSEMBLAGE
- Augustin Plata Huertas est un combattant des arts plastiques. Travailleur infatigable, il sût le long des années, mûrir une œuvre d'art consistante et stimulante, réussissant affirmer la singularité de son parcours. Procédant par déclinaison de larges cycles d'une esthétique et d'une technique, l'artiste nous propose cette fois le grand espace de l'envol du pivert et le souffle des voix_Signaux de fumée. Toutes les œuvres sont réalisées par des collages d'une grande minutie, qui donnent corps à un langage d'apparence minimaliste, qui suscitent soit une observation au plus proche soit avec un grand recul. Ses Nocturnes Impalpables, sont le principe et la fin d'un cycle où les oiseaux, les voix et les signaux de fumée apparaissent avant de libérer l'espace pictural. Dénudés, mais sans pour cela être sinueux, ces territoire_signaux_espaces nous questionnent sur leur composition monochromatique provocante, intégrant une longue tradition, dont on associe volontiers une filiation qui remonte à Malevich avec Blanc sur blanc (1918), où à Yves Klein et Blue Monochrome (1961).
- Antonio Melo
- Departamento de Accao Cultural ISPA
- Assemblage
- Mai 2005
- Exposition Instituto Superior de Psicologia Aplicada
- Rua Jardim do Tabaco, 34, 1149-041 Lisboa-Portugal
Du créateur et de son puzzle : Des labyrinthes au voyage intérieur
La peinture d’Augustin Plata Huertas ne se prête pas à une contemplation tranquille. Elle incommode, elle interroge. Il est toujours dangereux d’essayer une tentative de figuration, parce que les couleurs, les formes, presque jamais ne permettent en elles-mêmes une représentation crédible et sans controverse. C’est justement cela qui fait d’elle une peinture singulière, une expression plastique qu’aucune mémoire descriptive ne peut substituer. Nous savons que c’est de ce moule que se font les créateurs qui nous attirent. Nous savons que le passionné attentif, le lecteur, est libre de se livrer à ce jeu, qui se modifie quand nous modifions la distance d’observation, qui construit et déconstruit des hypothèses visuelles. Nous savons également, dans le cas du peintre, d’un peintre conséquent, que chaque œuvre est une partie, une parcelle, d’un ensemble plus vaste : son univers ou tout au moins un de ses univers-thématiques, signe du cheminement dans un parcours, que d’un pas maîtrisé l’on peut transformer en grande Voie ; chemin ouvert, rencontre de fils, reconstruction de fils de liaisons… Nous savons également que c’est ce travail patient sur l’immense puzzle que l’artiste sème, nous confond parfois, aussi nous attrape, dans ses toiles de séduction, qui constituent le mystère et la quête, les plus magnétiques forme de circonscrire le regard, véhicule indispensable de transmission et de réflexion sur les arts visuels. Du premier thème, des Labyrinthes d’Augustin, il y a une dureté chromatique, provocante et contrastée, qui nous interroge sur les possibles liaisons entre les possibles blocs géométriques alignés sur toute la superficie et les séries de fins couloirs parallèles, véritables câbles de soutien, d’appui où les joints de support ne nous sont pas invariablement occultés. Ensuite apparaissent des variations sur un immense ensemble des Demeure(s) qui s’imposent comme un lieu géométrique de la tentative, toujours ininterrompue, pour l’artiste de s’expliquer de faire et recommencer son « autoportrait », ou la tentative de réaliser à nouveau son espace-intime, de re-configurer son espace, lieu d’existence propre du créateur. Construction de l’habitat, espace où l’on vit, lieu d’où l’on voit, fenêtre ouverte sur le monde et les autres, lieu-miroir où le créateur s’interroge et se dévoile, se réfugie, mais également s’offre : par sa peinture, par les formes particulières utilisées, pour s’exprimer, susurrer ses inquiétudes, en un mot, pour communiquer son langage spécifique, l’art plastique. Soulignons que la peinture intériorisée, introspective d’Augustin, se répand parfois au-delà de ses limites et qu’il est capable d’exprimer d’un seul jet sa relation à l’autre, son anxiété de don et de partage. De l’intrusion du sentiment amoureux et Fulguration(s) documentent cette phase jubilatoire, qui apparaît pacifiée dans le beau cycle des encres japonaises, La voie des pétales, ensemble que l’auteur nous réserve, pour nous le dévoiler sans interférences, mais qui constituent, sans aucun doute, un moment fort de son infatigable voyage. La descente aux entrailles, apogée momentanée de son parcours, est un projet de grande haleine intitulé Le voyage intérieur. Il s’exprime, à présent, sur de grandes toiles de format carré, qui impressionnent par la lumière, par l’éclaircissement de la palette, par la présence de formes ailées suggérées. Comme si la violence des couleurs contrastées était véhiculée par un voyage aérien à l’intérieur de soi-même. Vol rasant sur les parois, les murs blancs, lieu où il semble revisiter ses propres obsessions familières, sous une autre lumière, surprenante illumination ; profonde et intime ; recherche sans fin de sa propre image, sans limite, en transformation, auto-portrait en mouvement de ce tableau unique, que le peintre nous fournit à chaque fois, un seul morceau, une petite pièce unique.
Antònio Melo
Departamento de Acção Cultural ISPA
Le voyage intérieur
Du 13 au 31 Décembre 2000
Exposition Instituto Superior de Psicologia Aplicada & Institut Franco Portugais
Rua Jardim do Tabaco, 34, 1149-041 Lisboa – Portugal & Av. Luis Bivar, 91, 1050-143 Lisboa - Portugal
La peinture d’Augustin Plata Huertas_ Un seuil
« (…) l’âme, l’instrument aux mille cordes. » Kandinsky
La première exposition au Portugal d’Augustin PLATA HUERTAS nous ouvre le seuil d’un univers que nous voyons se réveiller dans la pureté et dans la mélancolie de ses couleurs, dans l’imprévisibilité rigoureuse de ses formes. La ligne a un rôle conducteur et semble orchestrer la polyphonie chromatique, oscillant entre les tons intenses et primaires, rouges, jaunes, bleus (et leurs complémentaires) et les tons neutres, s’effaçant en douceur, et que, par effet de contraste, retiennent grande partie du pouvoir de résonance et de vibration de cette peinture. La couleur offre une personnalité aux formes, révèle son identité secrète et palpitante. Formes méconnues, non géométriques, surgissant de la profondeur submergée de l’esprit, émergeant de l’inconscient pour la lumière de la conscience qui lui confère un sens. Formes sauvées à un inconnu perméable à la douceur et à la sensualité du monde. Formes qui traversent la fragile frontière du non-être, se rassemblant dans le territoire protégé, éphémère, du regard. Aussi le support du papier semble fragile, néanmoins ces figurations lumineuses et colorées, vibrantes, kaléidoscopiques, sont faites pour durer. Des Monolithes, roches gravées de l’esprit, transportent leurs énigmes, intimes paysages de joies et d’ombres reflets d’une réalité mouvante, furtive, qui comme elles, avec elles, restent permanentes. La perspective est donnée par les couleurs, les plus intenses avançant, les plus sombres ainsi que les formes créant des distances et différentes échelles que la gradation de couleur accompagne. Il n’y a pas une logique définie, mais un processus et une cohérence personnelle, et peut-être, dans le sens surréaliste, présidant les associations, à la naissance de formes aux contours jamais répétés, baignées par des atmosphères douces et diurnes, enveloppées dans le voile de liquides sombres, baignées par une contagieuse clarté. Se trouvent les intimes incendies du regard, lacs ou lèvres de souriants matins, arbres, émeraudes, passerelles dans la lande, océans portables, villes s’érigeant timidement dans les bras de l’aube ou s’endormant dans des nuits languissantes. Emotions pures et douces, une joie solaire et tendre, nostalgies de présences vaguement suggérées, évanescentes, vivantes. Sont ouvertes les portes qui séparent, unissent, le monde de l’intérieur et d’une réalité extérieure, ainsi enchantée.
Maria João Fernandes Fundação de Serralves
Museu de Arte Contemporânea Porto Portugal
Jornal de Letras n° 763 & ISPA Lisboa monolithes Du 2 au 24 Novembre 1999 Exposition Instituto Superior de
Psicologia Aplicada Rua Jardim do Tabaco, 34, 1149-041 Lisboa—Portugal